La pédagogie participative de la maternelle à la 6e
Des réponses à vos questions
Comment s'effectue l'évaluation des apprentissages ?
Une évaluation papier et crayon au terme de la séquence d'apprentissage n'est pas adéquate dans une approche comme celle-ci. De plus, une appréciation de l'enseignant sur les réalisations des élèves ne pourrait suffire. En effet, la démarche est considérée plus importante que le produit final du travail.
L'enseignant a pour responsabilité d'évaluer les apprentissages des apprenants pour orienter adéquatement ses interventions. Pour ce faire, il procède par le questionnement et par l'observation. Le questionnement doit amener l'élève à se justifier. D'ailleurs, cela l'aidera à verbaliser les concepts pour mieux les intégrer, à prendre conscience de ses processus, à réorienter son action au besoin et à mieux connaître ses façons de réfléchir et d'apprendre. Des rencontres individuelles avec les élèves peuvent également permettre cela.
Pour consigner ses observations, la prise de notes et de photos est idéale. De plus, en vue de parfaire la prise en charge de l'élève de ses apprentissages et de l'évaluation de ceux-ci, le portfolio est l'outil privilégié. Il consignera des photos, des réalisations et des commentaires de l'apprenant, de ses pairs, de ses parents et de l'enseignant. De plus, il devra être en tout temps accessible aux élèves.
L'évaluation du projet de l'herbier consistait en une sorte de portfolio où les élèves ont, entre autres, écrit ce qu'ils avaient appris lors du projet.
Selon l'analyse des modes d'évaluation utilisés au cours de nos expérimentations, l'évaluation est plus efficace lorsque le nombre d'élèves observés est restreint, de même que les critères d'évaluation, et lorsque les périodes d'observations sont ponctuelles et conscrites dans le temps.
Comment l'apprentissage doit-il se faire?
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Il doit être contextualisé, c’est-à-dire qu’il faut qu'il ait lieu en relation étroite avec des situations concrètes et pertinentes et qu'il ait un but significatif.
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L’apprentissage doit être orienté vers la résolution de problèmes concrets.
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Il doit se faire en fonction du vécu des élèves. Ainsi, le matériel pédagogique et les activités doivent s'articuler autour de contextes de la vie réelle.
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L'enseignant doit recueillir les conceptions initiales des élèves.
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L'enfant doit être mis en action par un transfert de responsabilités et par la manipulation.
Comment établir les règles de classe avec les élèves?
Les règles de vie (ou les valeurs de classe) peuvent se décider lors du conseil de coopération. L'enseignant peut aussi se servir d'une situation qui a été problématique dans la classe. À partir de celle-ci, les élèves tentent de trouver une solution. L'enseignant les amène à voir que l'établissement de règles de vie serait utile au groupe. Lorsqu'ils en auront discuté en groupe, les élèves et l'enseignant feront un choix parmi les règles suggérées.
Lorsqu’un coin lecture a été installé dans la classe, les élèves ont décidé des règlements de celui-ci. Au fil des jours, ils ont remarqué qu'il y avait trop d’élèves en même temps au coin lecture, que la règle du silence n'était pas respectée et que l'inscription au coin lecture n'était pas efficace. Les élèves ont donc choisi de changer les règles du coin lecture en grand groupe, par la discussion et le vote, pour régler les différents problèmes.
Comment un conseil de coopération prend forme ?
Le fonctionnement du conseil de coopération varie d'une classe à l'autre en fonction des objectifs et des fonctions qu'on lui donne. Ici, les objectifs sont de l'ordre du développement social, affectif et cognitif. Les élèves y échafaudent leurs compétences à collaborer avec les autres en vue d'un projet commun qui est celui de l'édification d'un lieu d'apprentissages agréable et stimulant.
Quant à sa réalisation, le groupe doit être disposé en cercle et l'enseignant doit en faire partie. En tant qu'animateur, il rappelle les règles, donne l'ordre du jour, fait le suivi du dernier conseil, accorde le droit de parole et anime la prise de décision par le vote. Lorsque le groupe aura acquis de l'expérience, un élève pourra prendre le rôle d'animateur. La mise en place d'une "boîte à idées" (ou tout autre outil ayant la même fonction) dans laquelle les élèves y déposent, parfois sous l'anonymat, de brèves ébauches de projets ou des idées pour améliorer le climat de la classe. Elle permet le recensement des propositions de sujets à aborder au conseil de coopération. Si les idées ou suggestions reçues sont jugées intéressantes par le groupe, elles pourront être mises en pratique. Pour des questions éthiques et de logistiques, il va sans dire que l'enseignant reste le dernier juge en ce qui concerne l'adoption ou non des suggestions proposées, tout en faisant en sorte d'éviter que la décision finale ne soit pas trop arbitraire ou trop autocratique.
Lors du conseil de coopération du 2 octobre dernier, une suggestion concernant le projet de la correspondance a été mise de l'avant par une élève. Celle-ci voulait faire évoluer le projet, car la motivation n'y était plus. Elle voulait apporter une touche «TIC» dans le projet. Ce sujet a été discuté avec les autres élèves et des solutions en sont ressorties.
Que dois-je considérer pour mettre en place une gestion de classe démocratique ?
Voici quelques questions préalables à l'adoption des principes de la pédagogie participative:
1- Arrêtez-vous le déroulement des activités lorsque le climat de la classe est perturbé ?
2- Acceptez-vous qu'un conflit entre les élèves se règle pendant les heures de classe ?
3- Acceptez-vous que vos règles de classe soient établies conjointement avec les élèves, selon vos attentes et les leurs?
4- Accordez-vous de l'importance aux intérêts extrascolaires de vos élèves ?
5- Vous préoccupez-vous de la qualité de votre relation avec chacun de vos élèves ?
6- Demandez-vous aux élèves et aux parents ce qu'ils attendent de vous ?
7- Entendez-vous positivement les critiques que les enfants font à propos de votre enseignement ou de la manière de fonctionner ?