
La pédagogie participative de la maternelle à la 6e
Les impacts bénéfiques sur l'Apprendre-ensemble

En adhérant à la pédagogie participative, l’enseignant permet à l’enfant d’être au coeur de ses apprentissages. L’horaire et l’environnement de la classe sont organisés à cette fin. Les interventions de l’enseignant répondent pour le mieux aux besoins spécifiques de chacun. Les élèves s’engagent, ensemble, dans leurs apprentissages et dans leur développement par des activités et des projets qui ont du sens pour eux.
En laissant à l’élève le pouvoir de prendre des décisions quant au sujet et au déroulement de son projet, l’enseignant lui permet de développer considérablement sa capacité à faire des choix. Pour ce faire, l’enfant prend en compte ses intérêts et ses besoins et il se fixe un but qui a du sens pour lui. De ce fait, sa motivation est à son comble. Elle lui permet de s’engager foncièrement dans son projet multidisciplinaire en faisant usage de créativité et en mobilisant ses savoirs, ses habiletés et ses compétences. Les apprentissages sont durables parce qu’ils font du sens pour l’apprenant qui les a acquis par lui-même et en fonction de ses intérêts et de ses besoins.
De plus, l’élève prend des initiatives et des responsabilités pour parvenir à mener son projet à terme, car c’est lui qui en est le principal acteur. Le développement de son autonomie s’amplifie. L’enfant oriente ses actions par lui-même et pour lui-même. Chacun se développe à son rythme. En ce sens, l’enseignant agit comme guide en questionnant l’enfant pour l’amener à pousser plus loin ses réflexions et en lui fournissant les outils dont il a besoin.
La pédagogie participative profite formidablement de la collaboration entre les élèves dans les projets et les activités d’équipe et de groupe. Non seulement, elle sert au développement de la compétence à coopérer dans des contextes qui requièrent véritablement une entraide, mais elle permet de développer les habiletés et les compétences qui la sous-tendent.
La coopération a du sens pour l’apprenant dans la pédagogie participative. La diversité des idées et des façons de faire et de penser est perçue par le groupe comme une richesse. Le rôle de l’enseignant n’est pas de taire les différences, comme cela se fait trop souvent dans les pédagogies traditionnelles, mais de les présenter comme une importante ressource. Chacun a ses forces, ses spécificités et son vécu. Chaque personne est importante, et l'ensemble du groupe est invité à participer au partage qui se crée dans l’action.
Par l’interaction avec les autres, l’élève profite de la multiplicité des points de vue et des façons de penser. Il fortifie son jugement et retire de ses échanges les idées qui lui permettent d’aller plus loin. De plus, puisque le dialogue est à l’honneur, les apprenants mettent des mots sur des concepts et des habiletés, ce qui agit sur leur développement cognitif.
Bref, l’apprenant développe sa compétence à coopérer, ce qui l’aide simultanément à parfaire ses apprentissages et son développement.
Au-delà des savoirs et des habiletés que les élèves acquièrent dans leurs actions, les compétences d’ordre cognitives, sociales et affectives mobilisées s’enrichissent prodigieusement. Par la pédagogie participative, les élèves apprennent ensemble en mobilisant leurs compétences et en tentant de les adapter à une nouvelle situation.
« Personne n'éduque autrui, personne ne s'éduque seul, les hommes s'éduquent ensemble par l'intermédiaire du monde. » Paolo Freire

« L'élève découvre par lui-même, développe son esprit d'investivation, sa curiosité, et ne doit pas être soumis à un enseignement magistral qu'il subirait passivement. » Carl Rogers
Une des activités du projet de l’herbier a permis aux élèves de faire des choix. Effectivement, lors d’une activité de mathématique sur la classification, les élèves devaient classifier des feuilles d’arbre. L’enseignante a laissé les élèves choisir en équipe la façon dont ils allaient établir les critères de classification des feuilles qu’ils avaient. Les équipes ont ensuite présenté leur regroupement aux autres élèves de la classe en les justifiant.
« Ils ont coopéré: "Il manque de la peinture ici." "Attention de ne pas faire glisser la main pour que ça fasse beau" "On se tasse pour laisser de la place à Maxime." Tous ont participé à créer le décor. » Contraints à tous travailler autour d'un grand carton, à partager la peinture et à faire un travail commun, ils ont collaboré au sein de leur projet avec enthousiasme et harmonie.
« Nous avons procédé par le vote. Cela nous a d'ailleurs permis de travailler le dénombrement, l'écriture des nombres et l'utilisation des termes "le plus", "le moins", "plus que", "moins que" et "autant". Les enfants n'ont eu aucun mal à voir certaines idées rejetées.» Les idées de chacun ont été accueillies avec enthousiasme.
Cela a d'ailleurs été le cas lorsque nous faisions la mise en scène de la pièce. « Un enseignant m'a fait remarquer que les enfants se félicitent lorsqu'ils apportent des idées en utilisant mes mots. » Les enfants ont pris l'enseignante pour modèle, ont fait preuve d'ouverture aux autres et ont montré qu'ils considèrent la diversité comme une force.

En groupe, les élèves ont partagé leurs idées pour la création de l'histoire d'Hugo. Ensemble, ils ont choisi le lieu, les personnages, les péripéties, les couleurs et bien plus encore! Ils ont dû faire des choix et tenir compte des idées des autres. Ils ont, également, construit leurs idées à partir de celles des autres afin de construire une histoire cohérente.




Créer ensemble les décors
Accueillir les idées des autres
Richesse des idées
Discuter des connaissances acquises sur les arbres
Ici, un des élèves devait piger une partie de l'arbre, comme les branches. Les élèves devaient lire le mot en équipe et tenter de trouver ensemble l'endroit approprié sur les affiches pour y coller le mot. De cette façon, ils devaient écouter les idées des autres et en arriver ensemble à un consensus. Un membre de l'équipe devait venir coller le mot sur les affiches. Pendant cette activité, les élèves ont très bien participé.
Classement de feuilles d'arbres

Motivation et choix
Au début de l'année, l'enseignante avait questionné les élèves sur les choses qu'ils aimaient et n'aimaient pas à l'école. Plus de la moitié des élèves avaient dit qu'ils détestaient lire ou écrire, si ce n'était pas les deux. Après qu'une élève a décidé par elle-même de faire un livre pour la bibliothèque de la classe et que l'enseignante l'ait présenté, plusieurs élèves sont mis à faire de même. Étonnement, une de ces élèves était de ceux qui détestaient écrire. Dans ces temps libres, elle écrivait des livres de toutes sortes (documentaires, histoires). En un mois, elle en a écrit cinq et elle a même proposé aux autres élèves de mettre une section «commentaires» à la fin des livres pour qu'ils puissent s'améliorer et avoir l'opinion des autres.
L'élève a fait des choix qui ont augmenté sa motivation, son engagement et son autonomie. Elle a également appris à prendre des initiatives et à mobiliser ses habiletés dans un domaine qu'elle disait ne pas aimer au départ.




